Gabriel Marcel
Gabriel Marcel est un philosophe, dramaturge et musicien français, représentatif de l'existentialisme chrétien.

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Philosophe français - Philosophe catholique - Écrivain catholique - Philosophe du XXe siècle - Dramaturge français du XXe siècle - Académie des sciences morales et politiques - Lauréat du Grand prix de littérature de l'Académie française - Naissance en 1889 - Naissance à Paris - Décès en 1973 - Personnalisme - Courant philosophique
Page(s) en rapport avec ce sujet :
- Gabriel Marcel est né le 9 octobre 1889, dans une famille de la grande... Un Homme de Dieu, surtout, est représenté à Colmar, puis à Paris en 1949 et en ... (source : theses.enc.sorbonne)
- Philosophe chrétien, Gabriel Marcel est aussi un grand auteur de théatre, dont l'inspiration... Rome n'est plus dans Rome, La Table Ronde, Paris, mars 1960... (source : chemins.eklesia)
- Gabriel Marcel est né à Paris en 1889. Son père est conseiller d'État et diplomate, sa mère, issue d'une famille de banquiers israélites, meurt en 1893.... (source : arfuyen)
Gabriel Marcel (né le 7 décembre 1889 à Paris et décédé le 8 octobre 1973 à Paris) est un philosophe, dramaturge et musicien français, représentatif de l'existentialisme chrétien.
Sa biographie
Auditeur de Bergson et agrégé de philosophie (1912), Gabriel Marcel ne se lance néenmoins pas dans une carrière d'enseignant, à laquelle il renonce dès 1923. En 1926, il crée chez Plon, la collection de littérature internationale Feux croisés, puis mène de front des activités d'écrivain, de conférencier, d'auteur dramatique, de critique littéraire et musical (à la NRF). Après la guerre, il prend une notoriété internationale et termine sa carrière couvert d'honneurs : docteur honoris causa de plusieurs universités, Grand prix de littérature de l'Académie française en 1949, membre de l'Académie des sciences morales et politiques en 1952, il reçoit le Grand Prix National des Lettres en 1958 et le prix Érasme en 1969.
Il a voulu se consacrer entièrement à sa vocation de philosophe. Il passera sa vie à approfondir ses intuitions premières. Les expériences existentielles de G. Marcel, comme la mort de sa mère quand il avait quatre ans ou la perte de sa compagne en 1947, sont inséparables d'un œuvre philosophique fondé sur la méditation de l'expérience humaine dans des formes aussi personnelles que son Journal métaphysique tenu au jour le jour. En 1929, sa conversion au catholicisme romain marque un tournant dans son œuvre et fait de Marcel le maître français de l'existentialisme chrétien. D'autre part, il préférait se désigner comme le représentant d'un certain "socratisme chrétien".
La pensée marcellienne
Pour Marcel, l'existence est l'expérience unique de toute conscience. L'homme la découvre comme engagée dans un monde et en même temps comme limitée par ce monde. Cette conscience pose des problèmes : on ne peut la diminuer à un mot ou à un concept déterminés. Cette difficulté à penser l'existence montre quoiqu'elle ne se réduit pas à la spéculation : la difficulté à penser surtout autrui en témoigne. De là, Marcel tire sa distinction célèbre entre problème et mystère : «Le problème est quelque chose qui barre la route. Il est tout entier devant moi. Au contraire, le mystère est quelque chose où je me trouve engagé, dont l'essence est , donc, de n'être pas tout entier devant moi» (Être et Avoir). L'existence sera par conséquent de l'ordre du mystérieux incapable de connaissance précise et conceptualisable comme en témoigne la méthode même de Marcel : un non-système.
Marcel critique le cogito cartésien et cette critique est le point de départ de sa pensée de la «co-présence» ou de l'«intersubjectivité» marcellienne. Pour lui, Descartes enferme le moi dans sa propre coquille : le «je pense» est un carcan dont nous ne saurions nous défaire. Il pose un handicap majeur principalement pour une relation envisageable à autrui. Si nous suivons Descartes nous ne ferons que représenter autrui ou monologuer sur lui. À partir de là, nous traiterions l'autre comme un «lui». C'est comme un «tu» qu'il faut le considérer, c'est-à-dire comme baignant dans une existence concrète.
Gabriel Marcel soutient par conséquent la thèse que c'est par autrui qu'il faut passer dans un premier temps pour revenir à soi : seul moyen pour saisir l'autre dans son originalité. Il est à rapprocher dans cette quête du mystère d'autrui d'Emmanuel Lévinas et de Martin Buber, philosophes et penseurs juifs, mais également, plus proche du christianisme de Karl Jaspers, une parenté (dans ce dernier cas) dont il s'est réclamée. Il a d'ailleurs aussi rencontré Lévinas dans sa vie, surtout lors d'un dialogue avec lui à l'Université Libre de Bruxelles en 1964.
En 1975 a été créée une association "Présence de Gabriel Marcel" qui sous la présidence d'honneur de Paul Ricœur rassemble tous ceux qui souhaitent faire rayonner sa pensée. [1]
A l'occasion du 10e anniversaire de la création de cette association s'est tenu un important colloque rassemblant de nombreuses personnalités : Joël Bouëssée, Simonne Plourde, René Davignon, Yves Ledure, Pierre Colin, le cardinal Jean-Marie Lustiger. La totalité des actes de ce colloque augmenté d'autres textes inédits à fait l'objet d'un numéro spécial de la revue Cité[2]
- ↑ Site officiel de l'association [1]/
- ↑ Revue Cité n°14 - Gabriel Marcel
L'amour et la Mort
Il a rédigé : Je rappellerai en premier lieu cette phrase d'un de mes personnages : aimer un être, c'est dire : toi, tu ne mourras pas. Mais quel peut être le sens exact de la portée d'une telle affirmation ? Elle ne se réduit sûrement pas à un vœu, à un optatif, elle présente bien plutôt le caractère d'une assurance prophétique... Qui pourrait se formuler précisément comme suit : quels que soient les changements survenus dans ce que j'ai sous les yeux, toi et moi, nous resterons ensemble ; l'événement qui est survenu et qui est de l'ordre de l'accident, ne peut rendre caduque la promesse d'éternité incluse dans notre amour... (Le Mystère de l'Être, tome II, Foi et réalité, Paris, Aubier, 1981, pp. 154-155). Ou encore (même référence) : Le seul problème essentiel est posé par le conflit de l'amour et de la mort. S'il y a en moi une certitude inébranlable, c'est qu'un monde déserté par l'amour ne peut que s'engloutir dans la mort, mais c'est aussi que à l'endroit où l'amour persiste... la mort ne peut pas ne pas être en définitive vaincue... . On lui rétorqua un jour, lors d'une communication qu'il faisait à la Entreprise française de philosophie, que Gabriel Marcel avait particulièrement peur de la mort de Gabriel Marcel, ce à quoi il répliqua : J'ai peur de la mort de l'être aimé par Gabriel Marcel.
Ses œuvres
- Philosophie
- Existence et objectivité (1914).
- Journal métaphysique (1914-1923). Paris, Gallimard, 1927.
- Être et avoir (1918-1933). Paris, Aubier, 1935.
- Du refus à l'invocation. Paris, Gallimard, 1940. (Réédité en 1967 sous le titre Essai de philosophie concrète, Paris, NRF/Gallimard, 1967)
- Homo viator. Paris, Aubier, 1945.
- La Métaphysique de Royce. Paris, Aubier, 1945.
- Position et approches concrètes du mystère ontologique. Introduction par Marcel de Corte. Louvain, E. Nauwelærts; Paris, Librairie philosophique J. Vrin, 1949.
- Le Mystère de l'être. Paris, Aubier, 1951.2 vol.
- Les Hommes contre l'humain. Paris, La Colombe, 1951. Réédition : Fayard, 1968.
- Le Déclin de la sagesse. Paris, Plon, 1954.
- L'homme problématique. Paris, Aubier, 1955.
- Théâtre et religion. Lyon, Éditions E. Vitte, 1958.
- Présence et immortalité. Paris, Flammarion, 1959.
- La Dignité humaine. Paris, Aubier, 1964.
- Entretiens Paul Ricœur, Gabriel Marcel. Paris, Aubier, 1968. Réédition : Présence de Gabriel Marcel, 1999.
- Pour une sagesse tragique et son au-delà. Paris, Plon, 1968.
- Coleridge et Schelling. Paris, Aubier, 1971.
- Gabriel Marcel interrogé par Pierre Boutang suivi de Position et approches concrètes du mystère ontologique. Paris, J. -M. Place Éditeur, 1977.
- Tu ne mourras pas. Textes choisis et présentés par Anne Marcel. Préface du P. Xavier Tilliette. Éditions Arfuyen, 2005.
- Théâtre
- Le Cœur des autres. Paris, Grasset, 1921.
- L'Iconoclaste. Paris, Stock, 1923.
- Un Homme de Dieu. Paris, Grasset, 1925.
- Le Monde cassé suivi de Position et approches concrètes du mystère ontologique. Paris, Desclée de Brouwer, 1933.
- Le Chemin de crête. Paris, Grasset, 1936.
- Le Dard. Paris, Plon, 1936.
- Le Fanal. Paris, Stock, 1936.
- La Soif. Paris, Desclée de Brouwer, 1938. Réédité sous le titre : Les cœurs avides, La Table Ronde, 1952.
- Théâtre comique : Colombyre ou le brasier de la paix - La double expertise - Les points sur les i - Le divertissement posthume. Paris, Albin Michel, 1947.
- Vers un autre Royaume : L'émissaire - Le signe de la croix. Paris, Plon, 1949.
- Rome n'est plus dans Rome. Paris, La Table Ronde, 1951.
- Croissez et multipliez. Paris, Plon, 1955.
- Mon temps n'est pas le vôtre. Paris, Plon, 1955.
- La dimension Florestan suivi de la conférence Le crépuscule du sens commun. Paris, Plon, 1958.
- Critique littéraire et dramatique
- Bibliographie de la critique littéraire et dramatique de Gabriel Marcel [2]. In : François Bréda, La critique littéraire et dramatique de Gabriel Marcel, Les Éditions Grinta, Cluj-Napoca, 2004. [3]
Bibliographie
- Entretiens autour de Gabriel Marcel, Décades de Cerisy, 1973, Paris, La Baconnière, 1976. Texte de G. Marcel et réponses aux exposés de M. Belay, V. Berning, J. Chenu, H. Gouhier, J. Parain-Vial, P. Ricoueur, B. Schwartz.
- Gabriel Marcel interrogé par Pierre Boutang suivi de Positions et approches concrètes du mystère ontologique. Archives du XXe siècle, Paris, J. -M. Place, 1977.
- The Philosophy of Gabriel Marcel, Marcel's autobiography, 22 critical essays, Marcel`s replies to his critics, bibliography, Ed. By Paul A. Schilp and Lewis E. Hahn, Library of living philosophers, vol XXII, La Salle, Illinois, 1984.
- Gabriel Marcel et Gaston Fessard, correspondence : 1934-1971, présentée par Henri de Lubac, M. Rougier et M. Sales, introd. Par Xavier Tilliette, Paris, Beauchesne, 1985.
- Aduriz Joaquin, Gabriel Marcel. El Existencialismo de l'esperanza, Buenos Aires, Espasa Calpe, 1949.
- Bagot Jean-Pierre, Connaissance et amour, essai pur la philosophie de Gabriel Marcel, Paris, Beauchesne, 1958.
- Bélanger Gérard, L'Amour chemin de la liberté, essai sur la personnalisation, Paris, Les Éditions ouvrières, 1965.
- Belay Marcel, La Mort dans le théâtre de Gabriel Marcel, Paris, J. Vrin, 1980.
- Bernard Michel, La philosophie religieuse de Gabriel Marcel, étude critique, Le Puy, Cahiers du nouvel humanisme, 1952.
- Berning Vincent, Das Wagnis der Treue…Mit einem Geleitbrief von G. Marcel, Freiburg im Breisgau, Karl Albert Verlag, 1973.
- Pierre Boutang, La Terreur en question. Lettre à G. Marcel, Paris, Fasquelles, 1958.
- Chenu Joseph, Le Théâtre de Gabriel Marcel et sa signification métaphysique, Paris, Aubier, 1948.
- Davignon René, Le Mal chez Gabriel Marcel, Montréal, Bellarmin et Paris, Éd. Du Cerf, 1985.
- Marie Madeleine Davy, Un Philosophe itinérant, Gabriel Marcel, Paris, Flammarion, 1959.
- De Corte Marcel, La Philosophie de Gabriel Marcel, Paris, Téqui, 1973 (éd. Or. 1937).
- Facco Maria-Luisa, Metafisica e diaristica in G. Marcel, Genova, Presses de l`Université, 1982.
- Fessard Gaston, Théâtre et mystère. Introduction à G. Marcel, Paris, Téqui, 1938.
- Gallagher Kenneth T., The Philosophy of Gabriel Marcel, Nem York, Fordham, University Press, 1962.
- Étienne Gilson et al., Existentialisme chrétien. Gabriel Marcel, Paris, Plon, 1947.
- Habachi René, Trois itinéraires…un carrefour : Gabriel Marcel, Z. Zundel et P. Teilhard de Chardin, Québec, Presse de l`Université Laval, 1983.
- Jeanne Hersch, Emmanuel Lévinas, Xavier Tilliette et Paul Ricœur, Jean Wahl et Gabriel Marcel, collection des «Archives philosophiques», Paris, Beauchesne, 1976 ISBN 2701002400
- Heofeld Friedrich, Der Christliche existenzialismus Gabriel Marcel, Zurich, Zwingli Verlag, 1956.
- Hill, Geoffrey, A Treatise of Civil Power, London, Penguin, 2007.
- Ngimbi Nseka, Tragique et intersubjectivité dans la philosophie de G. Marcel, Mayidi BP 6/224 Zaire, 1981.
- Nota J. H., Gabriel Marcel, Baarn, Het Wereldvenster, 1970.
- Parain-Vial Jeanne, Gabriel Marcel et les niveaux de l'expérience, Paris, Seghers, 1966.
- Parain-Vial Jeanne, Gabriel Marcel, un veilleur et un éveilleur, Paris, L`Age d`homme, 1989.
- Peters Jan, Gabriel Marcel, ein Yeuge des Geisters, Regensburg, Habbel, 1949.
- Piscione Enrico, Anthropologia e apologetica in G. Marcel, Reggio Emilia, Città armoniosa, 1980.
- Plourde Simonne, Gabriel Marcel, philosophe et témoine de l'espérance, Montréal, Presses de l'Université du Québec, 1975.
- Plourde Simonne, Vocabulaire philosophique de G. Marcel, Paris, Éd. Du Cerf, 1985.
- Prini Pietro, Gabriel Marcel et la méthodologie de l'invérifiable, Paris, Economica, 1984 (ed. or. : Desclée de Bouwer, 1953).
- Ricœur Paul, Gabriel Marcel et Karl Jaspers, deux maîtres de l'existentialisme, Paris, Temps Présent, 1948.
- Riva Franco, Corpo e metafora in G. Marcel, Milano, Vita e pensiero, 1985.
- Sottiaux Edgar, Gabriel Marcel, Philosophe et dramaturge, Louvain, Nauwelærts et Paris, Vrin, 1956.
- Xavier Tilliette, Gabriel Marcel ou le socialisme chrétien, coll. «Philosophes contemporains», Paris, Desclée de Brouwer, 1962.
- Troisfontaines Roger, De l'existence à l'être. La Philosophie de G. Marcel, 2 vol., Louvain, Neuwalærts et Paris, Vrin, 1968 (éd. or. 1953).
- Valderrey Carmen, El Amor in G. Marcel, Madrid, 1976.
- Jean Wahl, Vers la concret, Paris, Vrin, 1932.
- Widmer Charles, Gabriel Marcel et le théisme existentiel, Paris, Éd. du Cerf, 1971.
- Troisfontaines Roger, s. j., De l'existence à l'être…, t. II, pp. 382-464, Paris, Louvain, Nauwelærts, 1968.
- Lapointe François H. et Claire, Gabriel Marcel and his critics, international bibliography (1928-1976), New York et Londres, 1977.
- Cahiers de l'Association Présence de Gabriel Marcel. N° 1, Gabriel Marcel et la Pensée allemande, Aubier, 1979.
- Cahiers de l'Association Présence de Gabriel Marcel. N° 2, L'Esthétique musicale de Gabriel Marcel, Aubier, 1980.
- Cahiers de l'Association Présence de Gabriel Marcel. Nº 3, Gabriel Marcel et les injustices de ce temps, Aubier, 1983.
- François Bréda, La critique littéraire et dramatique de Gabriel Marcel. Etude littéraire. Les Editions Grinta, Cluj-Napoca, 2004. La présence de Gabriel Marcel dans la presse littéraire et philosophique [4]. François Mauriac et Gabriel Marcel [5]. André Gide et Gabriel Marcel [6]. Marcel Proust et Gabriel Marcel [7]. André Malraux et Gabriel Marcel [8]. La philosophie critique de Gabriel Marcel [9]. La critique spirituelle du moi profane [10]. Bibliographie de la critique littéraire et dramatique marcelienne [11].
Liens externes
- Vidéo : Gabriel Marcel en 1961, une archive de la Télévision suisse romande.
- Le site officiel de l'Association Présence de Gabriel Marcel [12].
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